lettre dinformation
/juin 2005
Bonjour,
Les activités des
carnets bagouet
se sont poursuivies tout au long de la saison. Vous
pourrez lire ci après les textes et lettres des artistes
et partenaires qui en ont été les acteurs.
Dautres projets sont en cours, qui vous sont présentés,
et nous espérons que vous pourrez assister aux manifestations
qui auront lieu la saison prochaine.
Dici là, nous vous souhaitons un bel été.
Le conseil artistique
retour sur ribatz /projet
pour les étudiants du cnsmd de lyon - saison 2004/2005
Retour sur les traces de
ribatz, ribatz
! Car, nous l'avons observé depuis dix ans,
pour toutes les tentatives de « re-montage » , il
n'y a jamais eu <re>. À chaque nouvelle élaboration
on peut, au mieux préciser les liens avec les traces
utilisées. Pour
ribatz
la situation est encore plus précaire : les
traces matérielles se limitent à quelques
photos et deux minutes de vidéo. Il a fallu travailler
à partir des traces mnésiques vivantes encore
dans le corps des danseurs d'origine. On ne peut en quelques
mots décrire les problèmes, les méthodes,
les étapes, la transmission. Un premier travail aboutit
à la présentation de 2002. Quatre des cinq
sections musicales étaient utilisées. Nous
étions certains de pouvoir montrer plus, explorer
d'autres méthodes. Lorsque Jean-Claude Ciappara demande
une nouvelle transmission de cette pièce, il accepte
le principe d'une nouvelle recherche, il propose que les
jeunes danseurs y soient impliqués et il en donne
les moyens.
Deuxième étape, donc : cette chance fut
possible grâce aux conditions matérielles offertes
par le CNSMD de Lyon, l'engagement déterminé
des
carnets bagouet et l'implication
personnelle des danseurs et de l'association Plus d'Un.
Tout a été remis en chantier, mouvements,
mise en scène, espace, composition, costumes :
recommencer à partir d'une observation minutieuse
des photos, position des danseurs dans l'espace, position
du photographe, nouvelle rencontre des danseurs d'origine,
adjonction d'un point de vue extérieur. Le choix
du temps, de la durée, du regard, du laisser-venir,
être moins dans le faire que dans l'écoute
et l'attente du surgissement de la réminiscence.
Libérés, par le premier travail, de l'angoisse
d'être incapable de produire les mouvements d'origine,
nous avons pu explorer la passivité. Certains contours
de la danse se sont révélés ainsi par
bribes, en lambeaux, comme lorsque se déchire la
brume le matin.
Jean Rochereau, décembre 2004
retransmissions /projet
de lassociation louma-alain michard - décembre
2004/février 2005
Projet sur la question de la
transmission
à partir de luvre de Dominique
Bagouet, retransmissions est un temps de recherche, de partage
d'idées et d'expériences, et d'élargissement
du champ de l'héritage Bagouet. En complicité
avec
les carnets bagouet, en
phase avec leur questionnement actuel sur l'évolution
de leur travail sur l'oeuvre de Bagouet, Alain Michard et
son équipe abordent le projet avec pour principe « la mémoire comme moteur de la création » .
Il s'agira de mettre l'actualité de l'oeuvre de Dominique
Bagouet à l'épreuve d'une rencontre avec des
chorégraphes d'aujourd'hui, de générations
et d'univers divers, et d'affirmer ainsi combien l'acte
de création se fonde dans celui de l'interprétation.
Montrer aussi comment toute démarche de chorégraphe
s'appuie sur son expérience d'interprète,
comment elle se forme par frottements à d'autres
pratiques et à d'autres sensibilités. retransmissions
s'articule sur deux sessions, l'une consacrée aux
transmissions, l'autre consacrée aux retours que
chaque « acteur » du projet réalisera dans
une proposition artistique personnelle. Ainsi sera mis en
jeu/en forme l'acte de transmission, ainsi ce dialogue entre
les artistes s'ouvrira au public.
Avec Catherine Legrand, Dominique Noel (transmission), Nathalie
Collantes, Anne Collod, Alain Michard, Laurent Pichaud,
David Wampach (chorégraphes-interprètes).
Ce projet aura un prolongement avec la publication d'un
ouvrage documentaire sous forme de livre et de dvd.
« cette émission
est une retransmission» /récit
en différé de deux périodes de travail
Angers
Cinq danseurs de générations, de cultures
et de parcours différents se retrouvent dans un studio
pour apprendre des extraits de danse issus de pièces
de Dominique Bagouet. Des solos créés pour
Catherine Legrand et transmis par elle.
Lors de notre première journée de travail,
certains d'entre nous ont évoqué ce que « Bagouet » - le nom, l'oeuvre - avait pu signifier pour eux à
un moment ou un autre de leur vie. J'ai souhaité
revenir sur cette évocation et j'ai demandé
à chacun de nous, de raconter au groupe son rapport
à l'oeuvre de Bagouet et éventuellement, sa
relation à l'homme. Puis dans le dialogue, d'autres
questions ont été formulées :
Quel premier contact ? - un spectacle, une audition, une
rencontre, la presse, un film,
les
carnets bagouet. Est-ce que cette relation se conjugue
au passé ou au présent ? Quelle incidence
ou non dans nos parcours ? Cette relation a t-elle évolué
? etc
Avant de me poser la question de la transmission au présent,
je voulais savoir comment une certaine culture « Bagouet » était passée, et connaître notre sentiment
sur l'oeuvre. Qu'est-ce que nous avons pu percevoir, et
comment ? Qu'en reste-t-il ?Je n'ai pas enregistré
les discussions, et je ne révèle pas ici la
teneur des récits, des réponses. Le souhait
était plutôt de partager avec le groupe un
questionnement vis à vis d'une oeuvre 'close', au
travers de récits personnels.
Rennes
La question de la transmission - comment transmettre, modalités
de transmission - a été au cours des premiers
échanges pour plusieurs d'entre nous. Aujourd'hui
pour moi, la question est non pas qu'est-ce qui est passé,
ni comment, mais qu'est-ce qui se passe?
Bagouet fait partie de ma culture ; j'ai vu un grand nombre
de ses chorégraphies et fréquenté les
danseurs de ses équipes. Sans avoir jamais travaillé
de danses signées par lui, j'en avais une connaissance,
un goût ; et je mesurais bien aussi, la distance qui
me séparait d'elles. A l'époque (début
90), j'aurais volontiers traversé son univers, et
côtoyé l'homme dont l'attention aux interprètes
n'était pas la moindre des valeurs. Quinze ans plus
tard, je sais qu'en apprenant ces danses, je ne suis pas
tenue de les
restituer fidèlement. Catherine qui danse ces soli,
c'est la juste émanation d'une oeuvre qu'elle porte
parce qu'elle est aussi la sienne. Sa présence donne
à l'oeuvre un devenir qui déjoue, pour moi,
toute tentative de 'retour' dans mon passé même,
je préfère voir devant. De plus, au fil du
temps, mes envies ont changé, je n'apprends plus
de danses, je danse, et je fabrique
aussi des objets chorégraphiques. Qu'est-ce que je
vais faire alors? Improviser à partir de toutes ces
questions, laisser sa place à la danse qui vient.
Nathalie Collantes, le 4 février 2005
transmission, appropriation, interprétation
/un stage proposé par
les carnets bagouet - août 2005
du 16 au 27 août 2005 à
Grenoble - stage conventionné AFDAS
Sous la direction de Michèle Rust, accompagnée
de Jean Humpich et Natalia Naidich.
Lobjet du stage est de placer dans le même temps
et dans la même urgence lacte de transmission
et celui dappropriation. Linterprétation
étant ensuite prise en charge par linterprète,
sous le regard des formateurs.
Il sagit de convoquer dès les premiers instants
la subjectivité de celui qui « apprend » une danse afin que son intention et sa présence soient
mises en chantier au même titre que lécriture
chorégraphique. Pour cela on sappuiera sur
le travail du chercheur en somato-psychopédagogie
Jean Humpich, dont la démarche permet dinvestir,
enrichir et affiner la potentialité de lartiste
danseur.
Les danses mises en chantier durant ce stage sont extraites
de la pièce le
crawl de lucien
de Dominique Bagouet, créée en 1985.
Deux protocoles dapprentissage sont proposés.
Le premier est détudier et interpréter
une danse avec Michèle Rust qui transmettra dans
un processus direct de gestes et de paroles lécriture
chorégraphique.
Le second est détudier et interpréter
une danse à partir dune transcription en écriture
Benesh décryptée par Natalia Naidich, choréologue
en système Benesh, et accompagnée par Michèle
Rust, interprète dorigine.
visitations /spectacle
de julia cima, association edna août 2005
Julia Cima interprète dans ce spectacle deux soli
extraits du
crawl de lucien
de dominique bagouet
note dintention
visitations est avant tout
un projet d'interprète.
Il s'agit d'un programme de solos qui pour la plupart ne
m'appartiennent pas et que je m'approprie.
Je les apprends seule d'après des vidéos et
je les danse seule, le plus sérieusement du monde.
Je veux dire par là que j'en respecte totalement
la précision et l'intention gestuelles ; tout en
ayant bien garde de me brider
J'ai le désir et le besoin, après avoir dansé
dans des contextes très variés, de travailler
sur des écritures de mouvements précises,
d'époques et de pays différents, pour me confronter
à l'interprétation « absolue » (sic);
de m'approprier des danses qui n'ont pas été
faites pour ou avec moi et travailler ainsi à la
manière de les habiter, en sachant bien que, dépoques
et de pays différents, découlent des corps
et des mouvances spécifiques.
La spécificité de
visitations
tiendra aux choix essentiels de la dramaturgie, pour que
la danse soit la plus lisible possible, tout en suggérant
des ouvertures ou des rapports improbables qui révèlent « une » histoire de la danse.
Il faudra rendre compte dune lecture moderne, pour
que la nostalgie nencombre pas.
Il ne suffira donc pas denchaîner les solos
comme pour un gala de danse : il est indispensable
que chaque solo ait sa place, c'est-à-dire qu'une
danse de 1915 ou de 1940 ne soit pas aplatie par une interprétation
moderne qui ignorerait tout du contexte historique dans
lequel chaque solo a été créé.
visitations ne vise pas à
être un programme pédagogique. Jai choisi
ces solos parce quils me plaisent, et non pour briller
par un panel varié. Sil sagit dun
bon vieux plaisir de danser, il est aussi important que
ce projet porte en lui une potentielle tension de lhistoire
quil mimporte de secouer. Je souhaite que cette
plongée dans lhistoire fasse autant émerger
la disparité et linfinie richesse du mouvement
que lesprit qui en était à lorigine.
Julia Cima
châteaux de sable /automne
2006
Pièce chorégraphique daprès
le
crawl de lucien de Dominique Bagouet, adaptation
et mise en scène Michèle Rust, chorégraphie
Dominique Bagouet, musique Gilles Grand, scénographie
Françoise Arnaud, costumes Dominique Fabrègue,
lumière Sylvie Garot.
Créer
châteaux de sable
pour remettre en scène la danse écrite par
Dominique Bagouet sinscrit dans mon travail de réflexion
sur la transmission, le passage de personne à personne,
lusage du mot, de la parole et le besoin découte.
Transmission, maître mot des
carnets
bagouet depuis le début de leur action.
Dans ce terme, il y a une notion de passage, de relais et
également de travail de mémoire et dhistoire.
Cest un processus qui donne de la force et de la confiance
dans le devenir de la danse et qui permet de sinterroger
sur les modulations, les altérations, les libertés
à prendre et à donner pour quelle soit
juste et vraie. Je ne veux pas parler dauthenticité
car la recherche de ce label me semble bien stérile.
Lobjet nexistant que par le regard de celui
qui le voit, la danse de Dominique Bagouet vue selon lui
a disparu le jour où ses yeux se sont fermés.
Reste lécriture, les pièces, luvre
toujours vivantes par le regard de ceux qui les dansent,
les travaillent, les contemplent.
Et cest dans cet espace que je veux orienter mon travail,
nourrir lil de celui qui danse, de celui qui
habille, de celui qui regarde une pièce de Dominique
Bagouet.
Pour cela je veux mattacher à jouer la danse
du
crawl de lucien comme on
joue une pièce musicale ou théâtrale.
Simprégner de ce mot ludique pour alimenter
le questionnement aussi bien avec les danseurs que les collaborateurs
dont lauteur de lunivers sonore de cette pièce,
Gilles Grand.
Dans lentretien quotidien des danseurs, je vais appliquer
les outils qui me servent aujourdhui comme le yoga
qui permet un ancrage dans le sol tranquille et profond
et la somato psychopédagogie qui ouvre une possibilité
découte et de dialogue avec soi-même,
piste précieuse pour arriver à « jouer » la danse.
Il mimporte quil y ait une prise de paroles
des danseurs. Lexpression orale de leur ressenti et
de leur pensée fait intégralement partie du
processus dappropriation qui doit se mettre en place
pour permettre leur interprétation.
Lobjectif est donc de convoquer la subjectivité
de chacun et de créer le désir de faire sienne
cette écriture fine, riche et jubilatoire. Eclairer
sa sensualité latente, fondre dans sa pensée
secrète.
Et le hasard dune lecture veut que je découvre
une phrase de Dominique Bagouet dont les termes résument
bien mon intention : «
finalement, la
forme na pas tant dimportance que ça
par rapport à ce quon veut bien lui faire vivre » .
Michèle Rust, mars 2005
so schnell et jours étranges
/par le ballet de genève
saison 2006/2007. question de style(s)
Un style suppose une forme reconnaissable, donc imitable.
Le style se définit-il par la manière, la
forme, linterprète, lornement ?
Engagé depuis deux ans dans une dynamique de création,
le Ballet du Grand Théâtre de Genève
se veut aussi porteur dune réflexion sur le
répertoire contemporain et les problématiques
de sa transmission.
En permettant aux danseurs de Genève dinterpréter
deux pièces emblématiques de Dominique Bagouet,
jours étranges et
so
schnell, cest loccasion de porter un
regard sur deux uvres que tout semble séparer
au niveau du style mais qui portent en elles le sens brillant
de la composition et linventivité du vocabulaire
de Bagouet.
Cest aussi pour les interprètes loccasion
de savoir dépasser lapparence achevée
de ces deux pièces pour redonner vie au mouvement
intérieur qui les a suscités et faire partager
la transgression par laquelle le chorégraphe rompt
léquilibre des conventions pour dire quelque
chose qui nest que de lui.
Plus de quinze ans après leur création, le
Ballet du Grand Théâtre de Genève a
décidé dinscrire à son répertoire
jours étranges et
so
schnell non pas pour sidentifier au chorégraphe
mais pour habiter ses uvres de lintérieur
sans peur de les déformer, et assumer pleinement
une subjectivité sans concession.
Philippe Cohen, directeur du Ballet, mai 2005
nb : la transmission de ces deux pièces se fera tout
au long de la saison 2006/2007, la direction artistique
du projet est confiée à Olivia Grandville,
la création aura lieu à Genève en mars
2007.
le fonds dominique bagouet /à
lImec
Convaincu que la force de luvre de Dominique
Bagouet, la profondeur de ses réflexions, son regard
résolument nouveau sur la place de linterprète,
son vocabulaire et sa démarche pédagogique
constituaient un apport capital pour la danse contemporaine,
lIMEC a accueilli en 1996, pour la première
fois au sein de ses collections, un fonds darchives
lié à la danse - poursuivant ainsi les objectifs
de conservation, dexploitation et daccès
au public que sétaient fixés lassociation
les carnets bagouet.
Ce fonds darchives est riche de nombreux documents
qui retracent la carrière de danseur, de chorégraphe
et de directeur de compagnie de Dominique Bagouet. Il comporte
par exemple tous les carnets quil a noircis de notes
de chorégraphie, de dessins, de croquis divers ou
de projets de textes ainsi que lensemble des dossiers
de presse qui éclairent la réception de son
travail par la critique. Aux très nombreuses photographies,
classées par ordre chronologique des spectacles,
sajoutent des archives audiovisuelles (entretiens
et vidéos de spectacles) ainsi que les archives administratives
de la Compagnie Bagouet et du Centre Chorégraphique
National de Montpellier, lun des tous premiers centres
chorégraphiques nationaux.
Premier fonds darchives consacré à la
danse, les archives de Dominique Bagouet côtoient
maintenant celles de Susan Buirge, Bernard Glandier et Jacqueline
Robinson au sein des collections de lIMEC.
la collection dominique bagouet
/au centre national du cinéma
Mettre à disposition dun large public toutes
les images sur Dominique Bagouet, chorégraphe trop
tôt disparu fin 92, cest le défi que
le Centre National du Cinéma a relevé avec
les carnets bagouet, gardiens
de ces précieuses archives audiovisuelles. La collection
présentée en vingt-neuf volumes permet ainsi
de revisiter entièrement loeuvre de ce créateur
hardi, une uvre qui fait date dans la danse contemporaine
par la variété de ses recherches chorégraphiques.
Cette collection Dominique Bagouet est un cas unique de
mise à disposition du public dun fonds complet
sur luvre dun chorégraphe. Le plus
souvent, en effet, ne sont rendus publics que les films,
dûment réalisés, montés, où
la chorégraphie sert de matériau de départ
et qui ont acquis le statut duvre filmique ou
vidéographique à part entière. Les
compagnies de danse regorgent pour la plupart de documents
vidéos bruts, captations simples et parfois même
non montées des spectacles sur scène, voire
en studio ; ces documents, souvent de piètre qualité
technique, sont conservés aux fins darchives
des compagnies (dans le meilleur des cas) et servent parfois
pour la reprise des pièces ; mais le public ny
a jamais accès. Pourtant, ce sont souvent de tels
documents qui rendent le mieux compte de la chorégraphie,
saisie dans son ensemble.
Grâce au travail darchivage des
carnets
bagouet, lensemble des vidéos ou des
films y compris les fragments les plus anciens
ont pu être remastérisés. Le choix de
présenter une collection aussi complète que
possible, sans effectuer de sélection ni sur la valeur
esthétique des images, ni sur la reconnaissance,
ou la valeur des pièces chorégraphiques elles-mêmes,
est un choix sans précédent. Lamateur,
le curieux tout comme le chercheur, pourront ainsi voyager
à travers les seize années de chorégraphie
de Dominique Bagouet, de la première uvre à
la dernière, même si toutes les pièces,
particulièrement celles des premières années,
ny figurent pas, faute davoir été
filmées.
Des documents bruts côtoient des regards vidéographiques
sur les oeuvres ; des pièces darchives rares
se comparent à des films désormais bien connus.
Chaque fois quil a été possible, plusieurs
versions de la même pièce ont été
présentées. Enfin, aux captations ou films
sur les pièces sajoutent quelques documentaires
sur luvre, le chorégraphe, ses collaborateurs,
les processus de création et les travaux de remontage
menés par les danseurs des
carnets
bagouet, depuis la disparition du chorégraphe.
Chantal Aubry et Isabelle Ginot, extrait du catalogue « images
de la culture » n° 19, janvier 2005
nb : Les modalités et conditions dutilisation
des documents sont disponibles sur le site Images de la
culture :
http://www.cnc.fr/idc/
note sur la transcription dassaï
La recréation d
assaï
de Dominique Bagouet en novembre 1995, menée
sous la conduite dAnne Abeille et de Michèle
Rust, fut loccasion pour
les
carnets bagouet de passer commande dune partition.
Le travail de transcription a débuté en août
1995, lors dune première période de
répétitions (deux semaines) qui réunissait
tous les interprètes de la distribution initiale
(à lexception dun).
En sappuyant sur leur propre mémoire, sur quelques
traces vidéographiques, ainsi que sur un ensemble
de notes de Dominique Bagouet, ils devaient chercher à
se remémorer le plus précisément possible
la chorégraphie, dans le but de transmettre ensuite
la pièce à de nouveaux danseurs.
Le travail de transcription a continué avec la nouvelle
équipe durant deux mois, jusquà la première
série de représentations à Lyon. Il
a été facilité par un réel investissement
des danseurs, au-delà des temps de répétitions
prioritairement orientés vers la recréation
de la pièce. En effet, des moments de travail spécifiques
avec chacun dentre eux ont pu être régulièrement
organisés, en vue de létablissement
le plus affiné possible de la partition.
Puis le travail sest poursuivi pendant un temps long.
Il sagissait de confronter les notes prises en cours
de recréation avec les documents vidéographiques
réalisés pendant les représentations,
afin de clarifier et dassurer les partis pris décriture
qui gouverneraient le document partitionnel final.
Document final au sens où il est articulé
par un souci de cohérence et dexactitude maximales,
mais document en aucun cas définitif, puisquil
résulte de choix quon pourrait dire interprétatifs,
ou encore traductifs. Car dautres choix de lecture
du mouvement auraient été possibles, dautres
choix décriture, non moins justes, et aussi
rigoureux du point de vue de lutilisation du système.
Autrement dit, il sagissait, dans le travail détablissement
de la partition, danalyser le mouvement à partir
dun dispositif de lecture qui seffectuait au
moyen de la cinétographie Laban. Le système
Laban en effet nest pas une simple grille quon
appliquerait à laveugle sur le mouvement, mais
plutôt un outil permettant dorganiser le regard
sur le mouvement. Cet outil ne décalque pas le mouvement,
il en ordonne la perception selon certains paramètres
prioritairement spatio-temporels. Ce qui signifie que le
système Laban est une analyse du mouvement parce
quil est une construction, elle-même analysable,
du regard sur le mouvement : quil permet de traduire
quelque chose du mouvement, en même temps que du regard
sur le mouvement. Cest donc un système réflexif.
Si bien quune partition, y compris lorsquelle
est réalisée par lauteur lui-même,
ne peut jamais être envisagée comme la vérité
définitive de loeuvre, mais comme une version
articulée, et aussi explicite que possible, de sa
perception en vue dune actualisation scénique.
Pour la réalisation de cette partition, jai
travaillé avec plusieurs interprètes pour
chacun des rôles de la pièce, ce qui a tout
à la fois enrichi et complexifié lanalyse
de la chorégraphie, puisque javais devant les
yeux des interprétations différentes. Il me
fallait donc chercher à dégager ce qui était
commun, et à le différencier de ce qui nappartenait
quà la manière de chacun. Par rapport
à ce que je percevais de la logique propre de la
pièce, marquée par un grand souci décriture
et de systématisation, javais aussi à
apprécier comment faire usage de la singularité
interprétative des uns et des autres. Tout ceci bien
entendu en tenant compte du lecteur à venir, cest-à-dire
en visant le maximum de lisibilité, sans pour autant
céder sur le caractère et la complexité
de la pièce. La partition résulte ainsi dun
équilibrage permanent, et toujours questionnable,
entre toutes ces exigences, parfois en tension entre elles.
Simon Hecquet, 2004
nb :
les carnets bagouet sefforcent
de faire établir les partitions des pièces
qui sont reprises depuis le début des activités
de lassociation. Ainsi de larges extraits d
assaï
ont été notés par Dominique Brun et
Simon Hecquet, des extraits de
so
schnell et
meublé sommairement
par Béatrice Aubert, des extraits de
déserts
damour par Philippe Reinaldos et des notes
sur
ribatz, ribatz par Geneviève
Reynaud. La partition de
crawl avait
été établie en 1988 par Véronique
Gémin-Bataille.
saison 2005-2006 /calendrier
du 16 au 27 août :
transmission,
appropriation, interprétation, stage pour
danseurs professionnels à Grenoble
du 25 septembre au 21 octobre : transmission d
extraits
de so schnell par Juan-Manuel Vicente à la
Compagnie Colline, cellule dinsertion professionnelle
dIstres
automne 2005 : extension du site de ressources des
carnets bagouet
8 novembre 2005 : lancement de la
collection dominique Bagouet à la Médiathèque
de Vaise (Lyon)
novembre, décembre 2005 et janvier 2006 : transmission
de
déserts damour, suite
pour 9 danseurs par Dominique Noel, assistée
de Claire Chancé et Michèle Rust au Ballet
du Rhin
décembre 2005 et janvier 2006 : transmission
d
une danse blanche avec éliane
par Sylvie Giron et Eliane Lencot au Ballet de Lorraine
hiver, printemps et été 2006 : répétitions
de
châteaux de sable
pour une création au Cratère théâtre
dAlès en octobre 2006
mai-juin 2006 : première session de transmission
de
so schnell et
jours
étranges au Ballet de Genève
Vous pouvez consulter le site
www.lescarnetsbagouet.org
pour des informations plus précises sur lactualité
des
carnets bagouet.
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2005, merci d'imprimer et de compléter
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