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gérard guillaumat /comédien



Il découvre le théâtre après la guerre, à Paris. Deux rencontres lui font découvrir rapidement que le théâtre ne se réduit pas à « être reconnu ». L'une avec Charles Dullin en 1947, auprès duquel il commence à apprendre le métier et à jouer, l'autre avec Gérard Philippe : « Il m'a montré un théâtre qui m'a satisfait ».
Au début des années 50, il est en Angleterre. Il participe au travail de l'Anglo-French-Theatre, une troupe qui réunit d'autres apprentis tels que Peter Brook ou Peter Zadek.
Après Londres et New-York, où il suit en qualité d'auditeur les cours proposés par l'Actor's studio, il décide de rentrer immédiatement au pays où il rejoint Jean Dasté qui le fait jouer dans toutes ses mises en scène. Il interprète, entre autres rôles, le comte Alamaviva du Mariage de Figaro de Beaumarchais, Smerdiakov des Frères Karamazov de Dostoïevski. Peu après, Jean Dasté lui confie la responsabilité des Tréteaux, seconde troupe de la Comédie de Saint-Etienne. Il y met en scène notamment Tchekov, Ionesco, Labiche, Molière et présente ces spectacles jusque dans les localités les plus démunies de la région.
Ce n'est qu'en 1962 qu'il rejoint Roger Planchon qui a fondé peu de temps auparavant le Théâtre de la Cité à Villeurbanne. A part quelques échappées avec Jo Tréhard à Caen pour interpréter Richard II de Shakespeare ou avec Patrice Chéreau à Sartrouville pour créer Don Juan de Molière, il continue de collaborer avec Planchon.
Il se souvient avoir vu, lorsqu'il était en Angleterre, un comédien, Emlyn William's, conter en public des extraits des romans de Charles Dickens, tout comme ce dernier avait pu le faire sur la fin de sa vie. Il en fut bouleversé. « C'est ainsi, dit-il, que j'ai eu envie de faire mes propres expériences. Conter, c'est une façon directe de partager avec le public, à travers un auteur, notre histoire à tous ».
Gérard Guillaumat ne peut conter qu'un texte qu'il a beaucoup de plaisir à dire. Ce qui lui plaît chez des auteurs tels que Dickens, Maupassant ou Sartre, c'est « leur poids d'humanité ». Il souhaite que le spectacle donne envie au public de découvrir ou redécouvrir l'œuvre de l'écrivain qu'il a choisie de dire.
Avec L'Homme qui rit, de Victor Hugo, il entreprend, en collaboration avec François Bourgeat, une nouvelle expérience qui consiste à chercher un autre rapport avec le public que celui qu'il a créé dans ses spectacles précédents. Seul en scène, devant un livre, il raconte l'histoire de Gwynplaine tel qu'un lecteur d'autrefois pouvait s'adresser à son public.
mes amis (1985)

répétition de mes amis avec dominique bagouet
photo Christian Ganet
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