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 déserts d'amour /transmission

1996
déserts d'amour / intégrale


Dans déserts d’amour, le spectateur est transporté dans le monde du baroque contemporain, en premier lieu par la musique, qui consiste en une juxtaposition surprenante de Mozart et de Tristan Murail ; cet effet s’accompagne d’une chorégraphie tout en finesse, justesse et originalité, ainsi que de costumes singuliers, inspirés de tenues du XVIIIe siècle français et de costumes de guerriers chinois.
Cette pièce illustre l’idée de Dominique Bagouet selon laquelle « une performance ne peut être faite que de la sensation de mouvement, et même ainsi, la dimension humaine reste intacte car les hommes et les femmes sont représentés sur scène ». Néanmoins, Dominique n’était pas un partisan de l’abstraction, même si sa conception de la chorégraphie était abstraite.
Nous sommes heureux d’avoir pu, au Dance Theatre of Ireland, donner vie à cette vision de la danse, celle de Dominique Bagouet. Nous aimerions remercier Robert Connor et Loretta Yurick qui, en contactant en premier lieu les carnets bagouet, ont ouvert l’œuvre de Dominique à de nouveaux publics. Nous les remercions aussi d’avoir rendu l’ensemble de ce projet réalisable.

jean-pierre alvarez et dominique noel, programme du dance theatre of ireland, tivoli theatre de dublin, 21 mars 1995


L’inspiration qui est à la base de ce projet est née durant l’été 1993, lorsque nous eûmes la chance d’assister à la dernière représentation de la Compagnie Bagouet au Palais des Papes, dans le cadre du festival d’Avignon. Nous fûmes très émus à la fois par la chorégraphie, les danseurs, et plus particulièrement par l’esprit de Dominique Bagouet qui émanait du spectacle ce soir-là, sous les étoiles. Nous fûmes touchés par l’humour mais aussi l’humanité de son œuvre chorégraphique, et cela éveilla en nous le désir de prolonger son travail et de le faire découvrir à des publics et à des danseurs en Irlande. Pendant ces dix-huit derniers mois de discussions, de réunions et d’ateliers dans le cadre du projet, ainsi qu’au cours des répétitions, nous avons été inspirés par la convivialité de toutes les personnes que nous avons rencontrées et qui avaient travaillé avec Dominique Bagouet. Notre gratitude s’adresse aussi à tous ceux qui ont aidé à réaliser cette production, et particulièrement à Jean-Pierre Alvarez, Dominique Noel et Michèle Rust, qui, tout à fait dans l’esprit de Dominique Bagouet, par leur attention et leur respect pour son œuvre, nous ont offert tant de cadeaux.

loretta yurick et robert connor, programme du dance theatre of ireland, tivoli theatre de dublin, 21 mars 1995


En 1984, Bagouet ouvre le festival, au théâtre de Grammont, avec une pièce étincelante et moirée qui marque le début d’une nouvelle ère, pour lui, et pour la danse française : déserts d’amour.
Gouvernés par des lois géométriques aussi complexes et rigoureuses que celles qui organisent les cristaux, les danseurs, visages lisses, costumes de soie bleu glacier, tracent des lignes aux tranchants de rasoir, se redéploient, se recomposent. Entre des pièces musicales de Mozart et du compositeur contemporain Tristan Murail, Bagouet assume pour la première fois son héritage classique, tout en marquant dans le même temps une déchirure : sous des apparences suaves et un vocabulaire aux arrondis délicieusement baroques, déserts d’amour est une pièce sur la perte, où le corps icarien du danseur demeure irréparablement blessé.
Les danseurs du Dance Theatre of Ireland qui interprètent cette version n’ont jamais connu Dominique Bagouet : ils ont rencontré son œuvre après sa disparition, et se sont jetés dans la découverte d’un univers auquel ils auraient pu ne jamais accéder. C’est cette passion et cette intensité qu’ils ont reconnues et qu’ils rendent à la pièce, au-delà de toute limite formelle, prouvant que l’un des enjeux centraux du projet de Bagouet – que la danse soit habitée, voire transformée par les êtres qui l’interprètent – est aussi le meilleur garant de sa pérennité.

isabelle ginot, programme de montpellier danse 96, 21 juin 1996
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