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jours étranges /transmission
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1997
jours
étranges / intégrale
Recréer jours étranges fit émerger la question de la survie de l’oeuvre de Bagouet au-delà de l’existence de sa compagnie. Certains pensaient que cette pièce en particulier était impossible à reconstruire, étant profondément liée à la personnalité des danseurs et à la singularité de leurs caractères. La pièce originale est en effet le résultat d’un long processus d’improvisations et de compositions, partie intégrante du travail.
Au cours des trois dernières années, certaines des pièces de Dominique ont été reconstruites par les carnets bagouet, parmi lesquelles : déserts d’amour par le Dance Theatre of Ireland, et le saut de l’ange par le Ballet Atlantique Régine Chopinot. Aujourd’hui nous sommes prêtes à prendre le risque de reconstruire jours étranges, une pièce plus fragile dans son « écriture », pour de nouveaux interprètes.
Ce projet a été initié par Robert Connor et Loretta Yurick en 1994, par leur proposition aux carnets bagouet de recréer cette pièce avec le Dance Theatre of Ireland. Leur enthousiasme pour le projet et leur implication dans le déroulement du travail ont été essentiels car nous avons voulu suivre, précisément pour cette recréation, les tâtonnements expérimentés par Dominique avec les danseurs d’origine de la création en 1990.
Nous avons décidé de suivre l’exemple du chorégraphe, conduire les interprètes à travers des exercices appropriés d’improvisation pour nourrir leur imagination, afin qu’ils puissent atteindre une grande qualité de jeu et de danse. Jouer ces scènes clownesques et parfois absurdes, oser ce matériau de danse brut, non raffiné, et peut-être simplement s’abandonner à l’émotion de cette musique électrique qui porte en elle l’énergie du désespoir.
catherine legrand et olivia grandville, programme du dance theatre of ireland, mars 1997
« Parce que Dominique Bagouet avait marqué de sa présence la première biennale en 1979, et beaucoup d’autres par la suite, il ne pouvait être totalement absent en ce 20ème anniversaire : hommage lui a donc été rendu, tant par ses danseurs que par tous les artistes qui l’avaient connu, avec deux programmes : bien fait, pour vous, proposé par les danseurs des carnets bagouet, et la reprise de jours étranges, par le Dance Theatre of Ireland.
Deux approches totalement différentes, mais chargées de la même force émotionnelle : la première nous faisant mieux comprendre le bonhomme, la deuxième exprimant l’incroyable richesse et énergie de son travail. [...] Long processus d’improvisation et de composition avec les danseurs sur une musique des Doors, jours étranges reflète au plus juste le style de Bagouet : abandon des corps, gestes rompus, travail en tension, jeu de miroirs, passages ludiques aux figures clownesques jusqu’à la dérision. Les danseurs, comme les spectateurs, ne cessent de traverser l’univers imaginaire du chorégraphe, univers en état de fragilité. On passe du rire à la névrose, de l’inquiétude à l’enjouement avec une réelle jubilation.
La mémoire ne s’arrête pas et le travail de Bagouet reste d’autant plus vivant qu’il est basé sur l’interprète et ce qu’il a à dire, avant d’être construit pour lui-même : c’est un langage, un mode de dire. Aussi, tant qu’il y aura des gens qui voudront « parler en langue Bagouet », son travail se poursuivra et s’enrichira. »
aurélie monclère, les saisons de la danse, juin 1999 |
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