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 jours étranges /transmission

2007
jours étranges / intégrale


Point de départ

Au départ, une situation de commande, simple, déjà connue : le Ballet de Genève demande aux carnets bagouet de « remonter » (selon un terme devenu habituel mais qu’il faudrait réinterroger) et lui transmettre so schnell de Dominique Bagouet. A l’arrivée, une contre-proposition formulée par Olivia Grandville : so schnell certes, mais avec jours étranges. Pour déjouer l’identification académique de la pièce (so schnell fit déjà l’objet d’une reprise et d’une transmission au Ballet de l’Opéra de Paris en 1998), il fallait que s’impose la reprise de jours étranges, pièce où s’annonçait pour Dominique Bagouet un autre régime maîtrisé des lignes, telle que mise en œuvre dans so schnell, jours étranges opposait un chaos délibéré et un débordement de l’écriture. Plutôt que d’en rester à cette opposition simple, il s’agit de donner à lire chaque pièce à la lumière de l’autre, de voir comment l’écriture des lignes demeure présente à même le débordement de jours étranges, et comment une certaine folie adhérente affleure sourdement dans la maîtrise graphique de so schnell.

C’est cette proximité que le présent projet de reprise entend éclairer.

Transmission

Contrairement à l’option choisie lors du premier remontage de so schnell, qui s’appuyait plutôt sur une transmission « corps à corps », la tentative serait  d’abandonner, autant que faire se peut, le mimétisme direct, de privilégier les sources extérieures  (partitions, vidéo, notation Laban), et la pratique de  l’improvisation.
Ce choix nécessite de partager une pratique quotidienne avec les danseurs pendant la durée du remontage.
J’ai donc demandé à Sylvie Giron et Jean-Charles di Zazzo de réfléchir avec moi à la fabrication d’outils qui éclaireraient ce qui nous apparaît comme des fondamentaux de cette danse : une verticalité tranquille, l’implication du regard dans l’organisation du mouvement, la variété des appuis dans le sol,…
Une pédagogie qui s’appuierait sur des données très physiques, s’attacherait à la posture, laissant aux gestes  le soin d’habiter  le corps des danseurs.
Ce processus d’appropriation imp
lique d’accepter une perte de l’identité d’origine afin de retrouver l’écriture sous -jacente aux corps et d’ouvrir un réel espace d’interprétation.

Trahison ?

Cette question de la perte en tant que condition de mise au jour de l’écriture chorégraphique est au centre de ma réflexion quant à ce remontage.
Que subsiste-t-il de la pertinence d’une œuvre quinze ans après sa création ? Comment peut-on en éclairer la lecture ? En quoi réside exactement la nature d’une écriture chorégraphique ?
Si la réponse peut aujourd’hui différer en fonction de chaque créateur, dans le cas de Dominique Bagouet, elle me semble résolue par l’existence d’un « texte » chorégraphique qui se suffit à lui-même.
Dès lors pourquoi ne pas imaginer à l’instar des grands textes classiques d’en confier la « mise en scène » à d’autres artistes ?
C’est ce que j’ai eu envie de faire pour so schnell, en proposant aux plasticiens Yvan Clédat et Corinne Petitpierre, à l’éclairagiste Sylvie Garot, de remettre en jeu les éléments visuels de la pièce, d’imaginer une nouvelle scénographie.
Si la question ne s’est pas posée pour jours étranges,  où le choix esthétique est minimal, (costumes de répétition, décor d’enceintes, éclairage de boîte de nuit), les archives de so schnell témoignent au contraire d’une volonté d’inscrire l’écriture dans un contexte esthétique précis. La référence au pop art, le dessin des partitions, les motifs en jacquard sont autant de traces laissées par le chorégraphe pour imaginer une possible réinterprétation.
Ce transfert d’environnement n’a pas pour but une quelconque réactualisation ou remise au goût du jour. Il s’agit plutôt, en opérant ce déplacement du regard, de mettre en évidence la force de l’écriture, sa singularité et son autonomie.

Olivia Grandville, mars 2006
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