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insaisies /1982
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(pas de note dintention
du chorégraphe)
« ...Lécriture
devenait de plus en plus importante et foisonnante,
les systèmes de comptes de plus en plus compliqués.
insaisies, cétait
un vrai délire dans les petits gestes, des
pas très comptés et précis,
et très inspiré par le music-hall
: une sorte de relique du music-hall : Fred Astaire
passé à la moulinette de la modernité
(
).
Je voulais faire une pièce drôle, je
voulais quon rit comme jamais... Et cest
la pièce la plus tragique que jaie
faite de toute ma vie, la plus nostalgique. Un univers
noir, blanc et gris, et même sil y avait
des feuilles de salade qui se promenaient sur les
costumes, elles donnaient un côté surréaliste,
absolument pas drôle. Saugrenu, peut-être,
mais pas drôle... Je me suis retrouvé
dépassé par mon inconscient. »
dominique bagouet, entretien
avec isabelle ginot, 2 avril 1988
« Bagouet,
dans insaisies, ne
pratique pas lévidence : il dissimule
son jardin secret et extraordinaire sous les apparences
et le paraître et sous cet humour grinçant
qui recouvre dun glacis ces images en relief.
Peut-être cette pièce est-elle une
histoire dhommes et de femmes, mais plus sûrement
un bestiaire, un radeau des petites méduses
sur lequel se seraient échoués des
personnages qui ne sont en quête de rien,
ni de dialogue, ni de communication, ou alors seulement
le temps dun geste ébauché,
ou dun éblouissant trio qui tangue
au bord du vide.
Ces animaux-là naviguent dans la pénombre,
ils ont des allures de poules et de coqs. Sautillant,
sursautant, qui caquettent et picorent dans des
costumes de clowns tristes... Ils arborent des excroissances
vert laitue. Comme la trace dun mal naissant,
et puis beaucoup de gris, parce que certainement,
ils ne sont pas heureux.
Leur humble et dérisoire chevauchée-odyssée
est hérissée daspérités
bizarres et dissonantes, de mini-signes à
peine diffusés. La chorégraphie de
Bagouet et la musique vibrante dHenri dArtois,
enfantent ainsi un patchwork amer et mélancolique,
comme une incontournable partie de ping-pong entre
les êtres et leur néant.
insaisies tient du
« musical » détourné
et de la pantomime déglinguée et glacée
: cest un regard perçant braqué
sur un univers de dérision.
Toute la compagnie est de qualité. Et puis
il y a Bagouet, fabuleux danseur, marionnette disloquée
et électrifiée, tendant côté
cur dinvisibles revolvers pour dinvisibles
suicides. insaisies,
ce zoo humain ironique et âpre, sans crier
gare, distille, à qui le veut bien, de sacrées
ondes démotion. »
françois cohendy,
mai 1983
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