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 tant mieux, tant mieux ! /film /1983

(pas de note d’intention du chorégraphe)

« 
tant mieux, tant mieux ! est le premier film de Dominique Bagouet. Il est aussi le seul pour lequel il ait créé la danse pour l’image, en 1983, pour le Festival Montpellier danse.
Il tenait beaucoup à ce que le point de vue de la caméra emprunte un regard « anthropométrique », celui d’un observateur cherchant à mesurer le geste du regard. Un point de vue tout à fait en accord avec l’histoire qui nous est racontée, puisque nous sommes conviés à entrer dans l’univers d’une communauté aux rituels étranges, presque une « tribu », qui n’est autre que le miroir imaginaire de sa compagnie.
Dans tant mieux, tant mieux ! Bagouet livre beaucoup de sa personnalité et des interrogations qui l’animaient alors. On retrouve tout ce qui fait la richesse et la force de sa danse. Les personnalités extrêmement présentes de ses interprètes, de constantes références à l’univers de l’enfance et une conception ludique de la danse. On est aussi frappé par l’extraordinaire solitude de ses personnages poussés jusqu’à l’hystérie des « petits gestes » par le jeu des contraintes de la micro-société qu’il décrit.
L’accompagnement musical de Sven Lava-Pohlhammer renforce à merveille cette dimension du film et l’humour, terriblement grinçant, avec lequel il regarde le monde. »

charles picq, 15 janvier 1998


« Dominique Bagouet a pour le mouvement un tel amour que chaque geste, aussi ténu soit-il, est porté à ce que James Joyce appelle l’ « épiphanie » de son expression. Au début du film, les danseurs en cercle effleurent de leurs doigts leur visage et exécutent avec application des gestes minuscules, à peine perceptibles. La caméra les suit avec insistance et joue aussi à les faire disparaître et réapparaître avec désinvolture : elle s’attarde à observer leurs jeux, leurs désirs et leurs attentes. La variété des décors, des actions et des costumes s’imprime en touches légères. Aucune insistance, pas la moindre narration ou le plus petit développement chorégraphique, mais l’exploration gourmande d’un champ immense, infini : tout est possible, semble dire Bagouet, tout reste à faire. Et c’est tant mieux ! »

fabienne arvers, catalogue du centre national du cinéma, 2000

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