Voyage organisé
voyage de qualité
la reprise du voyage organisé par le Jeune Ballet de France était un pari aventureux, et l’intérêt des média ressemblait un peu à l’excitation des afficionados avant la corrida… L’affaire était dangereuse pour trois raisons : d’une part, rien ne garantissait, quinze ans après sa création et une disparition complète des scènes, que la pièce de Bagouet méritât la reprise ; ensuite, il pouvait sembler risqué de confier le style très particulier du chorégraphe à de jeunes danseurs de près de dix ans plus jeunes que les créateurs des rôles et peu rôdés à la jeune danse ; enfin, le public n’allait-il pas être dérouté par une œuvre tranchant sensiblement avec le répertoire auquel le JBF l’avait habitué ?
La réussite de ce voyage organisé n’en est donc que plus éclatante. La pièce de Bagouet est un condensé de cette solitude joyeuse, de ces éclairs de nostalgie déchirante qui traversent toute l’inspiration du chorégraphe. Périodiquement, le déroulement de la noce est interrompu par des moments rêveurs sur fond de vagues, désespérants et beaux comme le temps qui passe. Il y a un ton truculent et poétique, populaire et sophistiqué dans cette pièce, à la manière d’un Souchon, dans un registre différent…
La jeunesse et l’implication totale des interprètes rendent parfaitement justice à ce petit bijou. S’ils sont tous scrupuleux et respectueux à l’extrême, on retiendra en particulier la soubrette, ou le père, la grand-mère ou la mariée, et surtout cette fraîcheur inquiète qui convient parfaitement au propos. La démonstration, s’il en était besoin, de la nécessité de la transmission des œuvres est là. A la vue du résultat, on doit féliciter les carnets bagouet d’être plus « bagouetiens » que le créateur, mais aussi d’avoir su laisser aux interprètes l’occasion d’ajouter leur verdeur un peu piquante à cette noce nostalgique.
Quant au public, il démontre que lorsque les oeuvres contemporaines sont bonnes et bien interprétées…
philippe verrièle, les saisons de la danse, novembre 1995
Générique
philippe cohen , yveline lesueur, monet robier
20 septembre 1995
biarritz, théâtre gare du midi
jeune ballet de france
geneviève sorin
yveline lesueur, monet robier
marie-lucile charcosset (extraits)
extraits de la bande originale du film l'atalante de jean vigo, par maurice jaubert ; airs et chansons populaires ; composition pour verres en cristal interprétée par la compagnie
enregistrement de l'orphéon « les 3 orphelines » : maj hummel, sylvie jérusalem, gisèle joly, sophie talabot
christine le moigne (nouvelle maquette)
espace et compagnie, lyon
dominique bagouet et christine le moigne
karin waehner
rémi nicolas
la mariée: florence bas, le marié: adam ster, le beau-père: konstantin inosemtzev, la belle-mère: emmanuelle huybrechts, la bonne: solange cheloudiakoff, la petite fille: hélène bourbeillon, le petit garçon: rasta thomas, la grand mère: rima zakirova, le grand père: oscar campisi.
45'
dans le cadre du festival le temps d'aimer