Déserts d'amour
Le projet de reprise de Déserts d’amour est né du désir de Sarah Matry, co-directrice artistique de W.E. Cie, de retourner à ses racines et de célébrer le chorégraphe Dominique Bagouet, qui a marqué son enfance et façonné non seulement sa danse mais aussi sa vision artistique.
Une célébration qu’elle veut partager avec l’ici et l’ailleurs, avec son passé et son présent et permettre à de nouvelles générations de danseurs et de spectateurs outre Atlantique de découvrir l’univers de ce chorégraphe qui a tant marqué la danse française.
C’est pourquoi Déserts d’amour s’inscrit dans une démarche de co-réalisation avec le Mexique, pays où Sarah Matry réside depuis plusieurs années.
Le projet regroupe neuf danseurs français et mexicains d’univers et d’horizons différents, tous de renommée internationale.
Ces interprètes n’ont jamais connu Dominique Bagouet : ils ont rencontré son oeuvre après sa disparition et vont découvrir un univers auquel ils auraient pu ne jamais accéder. C’est cet élan à perpétuer un répertoire, à faire re-naître et connaître 38 ans plus tard, le travail de Dominique qui nous a séduit.
Pour Sarah, le choix de la pièce Déserts d’amour est évident : "Une pièce intemporelle qui a marqué mes années de formation auprès des interprètes de la compagnie de Dominique Bagouet.
Une pièce à la fois abstraite et forte d’émotions. Une pièce pivot dans l’univers Bagouet définissant une esthétique et un alphabet connu comme baroque contemporain.
Une pièce qui prend tout son sens dans le monde en perpétuel changement dans lequel nous vivons."
Pour remonter Déserts d’amour, la compagnie W.E. Cie a fait appel aux Carnets Bagouet et à Jean-Pierre Alvarez, interprète et assistant de Dominique Bagouet, qui a déjà fait revivre cette pièce, même si elle sera pour la première fois reprise dans son intégralité.
Jean-Pierre Alvarez décide de la re-visiter, de la questionner, de travailler à la fois sur un retour à la pureté du geste original tout en l’inscrivant dans une vision plus contemporaine.
Re-questionner son rapport à la musique bien sûr, qui marque la création de cette oeuvre, alternance entre musique classique de W.A Mozart et musique contemporaine de Tristan Murail ; Mais aussi faire écho au classique et à la modernité concernant la scénographie et les costumes. D’où le choix de l’artiste visuel Renato Gonzàlez pour penser une scénographie plus actuelle, intégrant les nouvelles technologies.
Trois générations plus tard, à l’instar des autres oeuvres de Dominique Bagouet qui ont bénéficié d’une reprise (Jours étranges, Necessito, So Schnell), il s’agit de montrer et démontrer que le travail de Dominique Bagouet est intemporel et universel.
Sarah Matry Guerre
La proposition qui m’a été faite par Sarah Matry, chorégraphe et co-directrice de la WE. Cie de faire une recréation de cette oeuvre 38 ans après, m’a donné l’envie de transmettre, en m’auto risant à réinventer en fonction d’un nouveau contexte, d’une nouvelle génération de danseurs, qui portent une autre culture kinesthésique.
Bénéficier de la qualité de ces interprètes afin de les faire dialoguer avec l’oeuvre de ce grand chorégraphe, remettre en corps cette danse. Laisser résonner leur qualité de présence, d’être, à travers cette écriture modulaire, savante et contraignante. Et trouver au-delà de toute limite formelle, une interprétation prouvant que l’un des enjeux centraux du projet de Dominique Bagouet – une danse habitée, voire transformée par les êtres qui l’interprètent – est aussi le meilleur garant de sa pérennité.
Et ainsi répondre aux exigences toujours singulières du réel de l’expérience.
Repenser la scénographie sans refouler l’originale, accentuer les signes d'écriture et de tracés avec les propositions de Renato Gonzàlez.
De nouveau laisser la musique de WA. Mozart et celle de Tristan Murail se répondre ; je veux continuer à explorer le dialogue entre musique et danse nous invitant au voyage dans ces déserts sensibles, où l’émotion émerge à travers la porosité d’une présence abstraite, dans cette pièce maîtresse de Dominique Bagouet.
Jean-Pierre Alvarez
Générique
Dominique Bagouet
Les 3 et 4 juillet 2023
Festival Montpellier Danse
Avec Laura Boudou, José Ramón Corral, Carina Herrera Luna, Ève Jouret, Marie Leca, Pascal Marty, Sarah Matry-Guerre, Emmanuel Sanders et Diego Vázquez
Nadine Guerre réalisés par Miguel Garabenta
Renato González
Alejandra Escobedo